Sur les réseaux sociaux
— réflexion, état d'âme — ~7mn de lecture
Le titre est pompeux, mais J’ADORE quand les titres commencent par “De machin truc” ou “Sur bidule chouette” ou “On stuff” en anglais. Ça fait tout de suite plus raffiné et intelligent. Cependant, rassurez-vous, c’était que pour le titre
Bref.
L’autre jour, le camarade Korbak a sorti un super article. C’était super cool, et ça m’a suscité une réflexion, que je me suis dit que ça serait cool de l’étayer pour en faire moi aussi un article, héhé.
La popularité
Sur les réseaux sociaux, on voit le nombre de likes, de RT, de followers. Ça a un impact sur la façon dont on interagit avec le réseau, y’a une course à la popularité qui s’enclenche, à se comparer aux autres (moi le premier, hein). Ça pousse les gens à créer du contenu pour la popularité, et pas pour créer du contenu 1, mais ça y’a l’article de Korbak qui en parle un peu.
Il parle également de ploum qui raconte que ça serait pas mal de faire un réseau social sans pouvoir voir ses likes, ses followers ou ses RT. Pour retourner à un système de création juste pour créer du contenu intéressant.
Mais en fait, je trouve qu’on a déjà ça avec les blogs persos (certes, c’est pas un réseau social, mais c’est pas de ça dont je vais parler). Étant donné que sur les blogs, y’a pas de likes, pas de partage, pas de commentaires, pas de followers, rien 2 (tout du moins pas visible sur le blog lui-même), et bien ça nous amène créer du contenu juste pour créer du contenu, parce que ça nous intéresse, parce qu’on aime bien.
CERTES, il y a toujours cette partie de nous qui veut savoir si les gens nous lisent, si ça plait, avoir des retours, etc, parce que c’est humain d’avoir une reconnaissance de son travail 3, évidemment. C’est ce qui mène à des trucs genre Matomo ou Google Analytics (ça + une histoire de rentabilité, j’vous raconte pas)
Mais c’est une démarche saine que de chercher à s’éloigner de cette quête à la popularité, de prendre du recul sur les réseaux
Mon rapport aux réseaux
La transition est toute faite 4 pour commencer à parler de mon rapport aux réseaux : bien que je ne sois pas en quete de popularité, je suis parfaitement accro, bien salement.
Tout a commencé en 2016 (je crois ?), où j’ai commencé à être actif sur Twitter, pour une raison pas bien certaine. Ça m’a amené à faire la connaissance de gens, on est devenu potes et tout et du coup je passais mon temps sur Twitter. Maintenant, bah c’est pareil, mais avec Mastodon.
En fait, je suis accro à mes amis. Quand je suis pas avec mes amis je suis triste. Du coup je reste avec mes amis.
Tiens, anecdote. Le hasard a fait qu’au moment d’écrire cet article, qui devait à la base seulement traiter du chapitre plus haut, je suis tout seul chez moi, ma chérie était pas là. Et vu qu’on avait pas encore d’accès à Internet, j’avais que ma 4G. Sauf que j’avais tout cramé, il me restais 600Mo, et 9j avant la mise en place de notre ligne internet. Du coup, je gérais précieusement cette 4G (oui j’aurais du la gèrer mieux dès le début, mais trop tard). Et donc je n’allais sur Mastodon (et Discord, pour mes amis de lycée) que par à-coups. Et la première chose que j’ai ressenti en rentrant chez moi, c’était de la solitude. J’avais pas (peu) d’internet pour interagir avec mes amis, et pas ma chérie pour me tenir compagnie (en plus, elle, elle a vla la 4G :/).
Bref.
J’ai conscience que c’est un frein, que ça m’empeche de me concentrer, tout ça. Mais c’est les coupaings-coupines quoi :(
Le micro-blogging, ça tue la capacité de concentration
J’ai conscience que […] ça m’empêche de me concentrer
Je suis vraiment fortiche en transition faut croire (en vrai je triche, j’ai pensé à développer ce point en l’écrivant dans ma phrase au dessus)
C’est un truc auquel je pense régulièrement, et je pense vraiment que le micro-blogging a un impact sur ma concentration (et à priori sur la concentration de beaucoup de mondes), et ce sur deux points : ça “raccourcit” la pensée et ça fait procrastiner
Formatage de pensée
À se faire habituer à lire et écrire des contenus de 280 et/ou 500 caractères, ça “formate” à penser dans ce format là.
Pour l’écriture, dans mon cas, j’ai jamais été fortiche pour développer, j’étais une bille à l’école dès qu’il fallait écrire des longs trucs, je pliais ma pensée en 3 phrases. Du coup les réseaux sociaux ont pas changé grand chose.
Mais côté lecture, ça m’a fait passer de gros lecteur à lecteur de rien du tout : je ne lis plus de livres (alors que j’en ai envie, hein !). Je prends jamais le temps de le faire, je suis toujours sur mon PC, ébété devant ma timeline Twitter, Mastodon ou à rafraichir mes flux RSS dans l’espoir de me mettre quelque chose de nouveau sous la dent (alors que j’ai quelques articles/vidéos non-lu⋅es. Pourquoi ? En général, parce que trop long, je “garde pour plus tard” quand “j’aurais le temps”)
Et cerise sur le gâteau : ça fait que je regarde quasiment plus de films. Bah ouais, vous comprenez, un film c’est vachement long, 2h devant un écran à rien faire, c’est chaud. Du coup je regarde des films que quand je suis dans un environnement vraiment propice : soit je suis pas tout seul (sinon je sors mon téléphone et je divage 5), soit je suis au ciné (et je sais pas vraiment pourquoi au ciné je me force à pas sortir mon portable, même quand y’a personne autour de moi que je gênerais potentiellement).
Du coup, ce blog, c’est une tentative de casser mon habitude aux 500 caractères (je toot beaucoup plus que je ne tweet maintenant), et de casser mon antique habitude à ne rien développer.
Du coup, au début (comme là par exemple), il faut que je me force à étirer un peu mes phrases, donc c’est surement un peu maladroit (même si là quand j’écris ça sort un peu tout seul, c’est chouette)
Procrastination
L’autre jour, alors que j’étais salement en train de procrastiner (*tousse*), je suis tombé sur ce TED : “Inside the mind of a master procrastinator | Tim Urban”.
Et bah il est vachement bien, déjà.
Et ensuite, comme on peut le deviner, il explique un peu comment ça marche la procrastination : c’est un peu comme un bateau, avec 3 personnes dedans
- Le preneur de décision rationnel
- Le singe de la satisfaction immédiate
- Le monstre de la panique
Pour la faire courte, le singe prend le contrôle en faisant que des trucs donnant une satisfaction immédiate (merci Sherlock), empêchant la prise de décision rationnelle et long-termiste. Et il se barre dès que le monstre de la panique se pointe, laissant place à la rationnalité (mais un peu tard).
Bon et du coup vous voyez bien venir le lien : chaque tweet/toot agit comme une petite satisfaction immédiate, qui incite à larver devant sa timeline en attente du shot suivant. Moi j’aurais dit que c’était un peu comme un réflexe de Pavlov, mais je suis pas du tout calé dans ce domaine haha.
Et du coup, c’est relativement dur d’en sortir, faut se battre contre le petit singe de la satisfaction immédiate, et il est coriace.
Conclusion / TL;DR
Les réseaux sociaux, c’est cool, ça fait des coupaings-coupines, mais faut pas en abuser parce qu’on devient accro et on se sent seul très vite. Aussi les réseaux sociaux basés sur le micro-blogging, ça détruit la capacité de concentration en habituant à des contenus très courts.
Prenez soin de vous, hydratez vous, lisez, sortez (un peu), mais surtout, restez pas à végéter en attente de contenu des autres : faites des trucs !
Et moi, j’ai fini.
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Je ne dis rien du tout sur le contenu final, attention. On peut avoir du bon contenu dans le 1er cas et de la merde dans le 2ème cas. Là il est seulement question d’intention. ↩
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Je parle des blogs tous simples comme le mien, pas des trucs à la medium ou la dev.to, et je parle “par défaut”, notamment pour les commentaires. ↩
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« COMMENT ÇA ÉCRIRE C’EST UN TRAVAIL ??? » ↩
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J’vais commencer à croire que je commence à savoir écrire, ça va pas du tout ↩
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vague. ↩
Il n'y a pas de commentaire sur ce blog, donc si vous voulez réagir à cet article, n'hésitez pas à venir m'en parler sur le Fediverse, Twitter ou par mail. Des bisouxes !